EXIT
PROJET fin de résidence
Vidéo projetée sur draps en mouvement, 7MIN11

Gare expérimentale, Paris 2018 Lucie Linder présente son travail de fin de résidence où elle invite le musicien Luc Bydon à expérimenter les sons des différents matériaux de son installation (billes de polystyrènes, couverture de survie, chaines, oreillers...) au travers d’une composition sonore conçue spécifiquement en lien avec ses images. Source de fantasmagorie par la confrontation des matières, sa démarche s’articule autour de la nature, de ces représentations et de son aura autour du corps. Souvent réalisées de manière individuelle, sculpture, vidéo, photographie se confondent pour former une unité et une entité à la limite du réel et de l’artificiel. 

La réalité du réchauffement climatique contraste à la blancheur de ces propositions oniriques. Suggestion de notre rapport sensible avec la nature. Le jeu entre le mobile et l’immobile accentue le choix des matières, ( Couverture de survie dont la couleur et chaleur or contraste à la froideur de la neige comme les bois de cerfs qui brûlent) Le monde animal est sacralisé par autodafé et la phrase Baisse les yeux affirme notre propre mépris des hommes par l’homme.  

L’exposition EXIT propose une installation à l’univers enneigé où les ruines d’un igloo sont notre dernier refuge. Une dystopie fantomatique où le paysage incarné absorbe et dissout les êtres sans consistance. Une passerelle physique et mentale à l’esthétique poétique, cinématographique en écho à l’inconscient de notre culture.

Exit est-il une sortie de secours ou une impasse ?
L’artiste interroge les limites entre nature soumise et volonté de domination, projection intime et œuvre pénétrante en invitant le public à déambuler au sein de son installation. Ses figures androgynes et adolescentes divaguent dans une inquiétude volatile en suggérant la question du genre. En luttant entre désir de narration et esthétique des sensations, elle met en avant la fragilité des êtres à s’affirmer dans un monde en compétition mixant légèreté et lourdeur des matériaux, douceur et brutalité. Poids d’un monde libre où nous portons nos propres chaines.

L’intervention du corps dans le paysage anime et pousse à s’intéresser à deux notions parfois trop séparées, celle du naturel (organisme, matière ou artificiel) à celui de l’homme (action, expressions, domination, touché..) Les performances sont les secondes peaux de l’œuvre. Entre Simulation et instant du processus créatif, les corps sont invitées à rendre réel ses mises en scène par des actions in situ questionnant la place du corps en tant que sculpture et créature.  

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